Présentation
Dans la ville du XXe siècle émerge une nouvelle classe sociale ; le prolétariat. La nécessité de réaliser une structure urbaine dans la quelle il peut mener une vie digne implique une autre dimension de la ville. C’est dans l’aire germanique, après la Première Guerre Mondiale, que furent menées des opérations d’une envergure jusqu’alors inconnue pour construire à la classe ouvrière un autre cadre de vie. Pour illustrer ce propos on peut retenir trois villes : Vienne, Berlin et Francfort. Elles constituent une sorte de synthèse de la problématique de la ville moderne. Dès 1920 à Vienne est expérimentée la mixité sociale, à Berlin est remise en cause la forme urbaine haussmannienne et à Francfort, Ernst May, entre 1925 et 1930, se penche sur l’espace minimum de vie où le logement est pensé comme la base d’un espace de vie plus large.
Cette question ne vise pas seulement l’époque de l’entre-deux-guerres, de ces trois expériences il n’y a guère que celle de Francfort qui a suscité un intérêt après 1950. Il s’était alors imposé l’idée d’une nécessité de trouver une réponse universelle à la forme de la ville de la seconde moitié du XX siècle. Ont ainsi émergé des personnalités comme Gropius, Mies van der Rohe, Corbusier. Mais en fait il ne s’agissait pas de chercher un héros de la ville nouvelle, car il eut été plus utile de se pencher sur ces expériences riches de leurs contradictions. C’est cette thématique qui sera abordée, elle tend à démontrer que la ville contemporaine est confrontée en tout premier lieu à la question du logement, qu’il en est le substrat même, ce qui en fait son originalité par rapport aux époques précédentes. Cela conduit aussi à s’interroger sur le rôle qu’il est utile de conférer au monument dans la ville actuelle.