Présentation
Conférence-débat de l’APR
Mardi 7 mai 2019 (17h30-20h00)
à l’IEP, 47 avenue de la Forêt Noire, Strasbourg
Amphi 324
Nous votons à la fin du mois pour élire les députés européens. Quelles seront les motivations de notre choix ? Il est à craindre qu’en large proportion les Français voteront selon les critères habituels qui sont nationaux. Quant aux médias, ils vont scruter les résultats pour constater l’évolution de l’opinion sur les hommes et femmes politiques français et les partis nationaux auxquels ils appartiennent, plutôt que d’analyser où va aller l’Europe. Or les enjeux ne sont pas les mêmes et les clivages partisans se définissent différemment au niveau européen. En France, on raisonne implicitement selon l’approche du système politique de la 5ème République, qui est présidentiel, mais le parlementarisme Européen implique des jeux d’alliance complexes: l’électeur français anticipe-t-il vraiment avec qui ses représentants vont s’allier, et pour faire quelle politique à l’échelon européen?
L’attitude des personnalités politiques allemandes n’est pas toujours très rassurante non plus, quand on voit par exemple la Sarroise Annegret Kramp-Karrenbauer prendre, pour des raisons électorales très germano-allemandes, voire interne à la coalition CDU-CSU, des positions plutôt hostiles aux initiatives européennes du gouvernement français et plaider contre le siège du Parlement à Strasbourg! Sans parler des Britanniques qui vont envoyer des députés dans une institution qu’ils ont l’intention de quitter ! La montée des populismes et l’atmosphère europhobe qui se développe sous des formes variées dans beaucoup de pays membres risquent de perturber gravement les élections européennes et de produire une composition parlementaire très incohérente – le tout à un moment où l’Europe est confrontée à des défis géopolitiques, technologiques et sociétaux majeurs.
La conférence que nous organisons pose quelques questions fondamentales en lien avec les dysfonctionnements politiques évoqués et cherche à les éclairer par une approche aussi objective (scientifique) que possible grâce à l’apport des statistiques et de l’Histoire: que sait-on exactement sur l’opinion que les citoyens ont de l’Europe, pays par pays? D’où provient le sentiment europhobe? Y a-t-il une opinion publique proprement européenne? Peut-on trouver des personnalités politiques qui défendent des positions continentales et non pas nationales?
La conférence-débat du 7 mai introduira la problématique en commentant l’évolution de l’opinion sur l’Europe chez les citoyens des pays membres de l’UE selon l’Eurobaromètre. Bernard Aubry (statisticien) et Jean-Alain Héraud (économiste) se fonderont pour cela sur le texte mis en ligne à l’APR :
https://www.apr-strasbourg.org/docutheques/limage-de-lunion-europeenne-loin-des-idees-recues/
Pour nous guider dans la problématique complexe de l’opinion européenne, nous pourrons écouter ensuite les historiens Sylvain Schirmann et Martial Libera. Ils nous parleront successivement : des personnages politiques majeurs qui ont cherché à construire l’image de l’Europe plutôt que de jouer leur partition nationale dans les institutions européennes ; puis de l’émergence des représentations europhobes.
Pour l’APR,
Jean-Alain Héraud