Cet ouvrage qui vient de paraître (septembre 2021) traite de l’organisation et de la valorisation de la recherche dans une perspective européenne, et s’appuie plus particulièrement sur des comparaisons franco-allemandes. Sa publication a bénéficié de l’appui de l’APR. Il vient à point nommé dans le contexte actuel où les questions de financement de la recherche et de politiques d’innovation font l’objet de débats.
Notons qu’avant la crise pandémique les chercheurs contestaient déjà la nouvelle loi de programmation de la recherche, jugée très insuffisante pour remonter la pente, après des décennies de sous-investissement français. La crise a fait ressortir un point particulier de cette problématique générale, à savoir les conséquences du sous-investissement public et privé en recherche sur la capacité de découverte et d’innovation en biologie – d’où le retard de la France dans la concurrence internationale pour élaborer des vaccins, alors même que le pays en fut par le passé un pionnier.
L’ouvrage rappelle que le système de recherche et d’innovation constitue un élément central des sociétés contemporaines fondées sur la connaissance. Le contexte est de plus en plein changement, avec la numérisation accélérée de l’économie et la globalisation de la recherche. Au vu des grands enjeux sociétaux tels que le changement climatique, la réduction de la biodiversité, les crises sanitaires qui en sont partiellement une conséquence, etc., la science doit être re-questionnée pour nous aider à construire un monde plus résilient et plus juste. Cette problématique est celle de l’organisation de la recherche, dans les entreprises comme au niveau des Etats, voire au sein de la société civile.
Une thématique complémentaire est abordée dans l’ouvrage, celle de la valorisation de la recherche. Il s’agit là d’un sujet qui n’est pas seulement économique au sens étroit du terme (comment mettre la science au service des activités productives via l’innovation commerciale), mais aussi éthique, culturel et sociétal. Un détour par l’histoire n’est pas inutile pour aborder la place de la science dans les sociétés et envisager les développements futurs. L’exemple des cas français et allemand aide à contextualiser culturellement et institutionnellement de telles perspectives car si les deux pays partagent beaucoup d’enjeux propres à notre époque, leur manière de répondre aux défis n’est pas exactement la même. La comparaison peut être fertile, sachant qu’il ne s’agit pas non plus d’importer des solutions toutes faites étant donné les différences de contexte national.
L’ouvrage est publié par Peter Lang ed. Pour plus d’information, voir:
https://www.peterlang.com/abstract/title/70990?rskey=rSyd1F&format=PBK